Notre sociĂ©tĂ© occidentale nous offre tout ce quâil y a de plus confortable. Et tant que câest pratique, ça se justifie :
Câest vrai quoi: nos grands-mĂšres lavaient les couches de leurs petits, mais nous, on les jette Ă la poubelle. Nos grands mĂšres cuisinaient, mais nous les filles, on bosse, donc on consomme du dĂ©jĂ -prĂȘt. Nos grands-mĂšres lisaient, cousaient, tricotaient … mais nous, avec nos journĂ©es tellement chargĂ©es, on se dĂ©tend le soir devant une sĂ©rie.
Câest tellement plus confortable. Nos vies sont dâune facilitĂ© dĂ©concertante. Laquelle de nous va au lavoir pour frotter son linge, Ă la ferme chercher du lait de vache, au potager pour faire pousser ses lĂ©gumes, au puit chercher de lâeau ?
Et pourtant, malgrĂ© cette incroyable facilitĂ©, cet extrĂȘme confort du quotidien, les femmes dâaujourdâhui se sentent dĂ©bordĂ©es, dĂ©passĂ©es, Ă©puisĂ©es. La faute Ă la charge mentale il parait.
On travaille dur, pour gagner des sous, pour acheter des choses toute-faites, parce quâon nâa pas le temps de les faire nous-mĂȘmes, parce quâon travaille dur, pour gagner des sous, pour acheter des choses toute-faites, parce quâon nâa pas le temps de les faire nous-mĂȘmes …

STOP.
CâĂ©tait certes trĂšs confortable dâavoir deux salaires, mais que nos enfants se retrouvent par consĂ©quent Ă©levĂ©s 80% du temps par des quasi-inconnus nous posait problĂšme: oĂč Ă©tait le sens ? Cette course Ă la consommation, nous avions le sentiment de la subir: oĂč Ă©tait le sens ? Il nous fallait toujours plus, toujours autre chose, nous Ă©tions dâĂ©ternels insatisfaits, oĂč Ă©tait le sens ?
Jâai longtemps dit (et pensĂ© sincĂšrement) que nous avions BESOIN de ces deux salaires. Vous comprenez, lâemprunt pour lâappartement, et le coĂ»t de la vie Ă Paris, et les activitĂ©s pĂ©riscolaires, et le tarif de la crĂšche, celui de la baby-sitter, sans parler du budget nourriture, des couches jetables et du prix de la cantine …
Et puis …
Et puis nous avons tout changĂ©. Avec notre dĂ©fi zĂ©ro dĂ©chet, Ă chaque fois que nous mettions quelque chose Ă la poubelle, on se demandait si on pouvait: soit sâen passer, soit le remplacer par un produit non-jetable. Et bien il existe des solutions pour quasiment tout ! Et le bonus, câest quâon fait dâincroyables Ă©conomies. Minimalisme et dĂ©croissance sâinvitent dâeux-mĂȘmes au programme. On fait mieux, avec moins.
Nous avons appris Ă ralentir, Ă respecter les saisons dans notre alimentation, nous avons dĂ©couvert que nous pouvions nous passer facilement de nombreux produits qui sont en rĂ©alitĂ© loins dâĂȘtre nĂ©cessaires, nous nous sommes mis Ă faire du pain, des yaourts, des pĂątes Ă tarte, des compotes. Nous avons investi dans des couches lavables, nous avons supprimĂ©s tous les produits superflus de la salle de bain, et fabriquons certains cosmĂ©tiques nous-mĂȘmes.
On a retirĂ© des CHOSES Ă notre vie pour faire de la place au SENS. Le gros challenge consiste Ă changer son regard de consommateur. Il sâagit dâapprendre Ă maĂźtriser notre dĂ©sir dâacquĂ©rir alors que nous avons Ă©tĂ© biberonnĂ©s Ă lâhyperconsommation et la publicitĂ©. Pas facile. Ăa ne se fait pas du jour au lendemain, câest un long et beau chemin.
Par ailleurs, faire soi-mĂȘme prend beaucoup plus de temps que dâacheter tout fait. Alors il faut libĂ©rer du TEMPS. Dans notre famille, câest la grossesse du petit 3Ăšme qui Ă tout fait basculer. Et comme nous avions dĂ©jĂ opĂ©rĂ© de nombreux changements auparavant, vivre avec un seul salaire devenait peu Ă peu envisageable, jâai donc fait le choix de quitter mon activitĂ© salariĂ©e il y a 1 an.
Aujourdâhui, jâai la fameuse « charge mentale » et mon mari a lui la « charge financiĂšre ». Laquelle est enviable ? Est-ce seulement comparable? Elles sont tout simplement complĂ©mentaires. Notre paritĂ© Ă nous se dĂ©cline ainsi.
Ne me faites pas dire ce que je nâai pas dit: les femmes peuvent avoir une activitĂ© salariĂ©e bien sĂ»r ! Dâailleurs je suis bien contente que ma sage-femme soit une femme, que lâinstitâ de Petit-Lou soit une femme etc. La femme a aussi sa place en entreprise, oĂč elle a beaucoup Ă apporter je crois. En revanche, il arrive une pĂ©riode dans la vie dâune femme oĂč elle peut aussi faire le choix du foyer. Parce que faire vivre un foyer avec joie et gĂ©nĂ©rositĂ©, câest un travail Ă temps plein.
Ma charge mentale, je lâaime. Elle est belle, elle a du sens, et je nâĂ©changerais ma place pour rien au monde.
Une rĂ©ponse sur « đ§đ»ââïž ma charge mentale, je ne lâĂ©changerais pour rien au monde. »
Oh que oui c’est un travail Ă temps plein d’ĂȘtre maman et femme au foyer! C’est avoir une multitude de casquettes et cumuler les mĂ©tiers aussi diffĂ©rents les uns des autres (cuisiniĂšre, intendante, conteuse et j’en passe!)
JâaimeJâaime