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vie de famille

💼 élever mes enfants est le plus grand challenge de ma carrière

J’étais plutôt carriériste. J’ai travaillé pendant 10 ans dans l’hôtellerie, c’était absolument passionnant. J’ai fait à peu près tous les métiers du secteur de l’hôtellerie-restauration. J’ai travaillé dur, grimpé les échelons, pris des responsabilités. J’ai passé des jours et des nuits au travail, j’ai rencontré des collègues extras, des patrons formidables et d’autres à côté de la plaque, j’ai servi des clients adorables et d’autres imbuvables, j’ai aimé chacun de mes boulots, je crois vraiment avoir donné le meilleur de moi-même et j’ai adoré ça.

Je me suis mariée avec l’homme de mes rêves, nous avons eu l’immense bonheur de devenir parents et toutes mes priorités ont été bouleversées malgré moi.

Je pensais pourtant rester la même, je comptais poursuivre ma belle carrière avec autant d’entrain, je croyais que rien ne pouvait me détourner de mes objectifs professionnels. J’étais intimement convaincue que la place des femmes est en entreprise, qu’une certaine parité au travail est nécessaire pour une société juste, que la femmes doit avoir un vrai plan de carrière pour s’épanouir.

Bref que femme au foyer était synonyme de méga loose.

Je le reconnais humblement, j’ai pensé tout ça et j’ai porté sur les mères au foyer un regard dévalorisant. Je leur demande sincèrement pardon.

Nous avons ardemment souhaité devenir parents, je rêvais d’être maman depuis toujours mais je ne pensais absolument pas que la maternité allait à ce point chambouler toutes mes certitudes.

Ce chamboulement ne s’est pas fait en un jour. Petit-Lou est allé à la crèche à 3 mois. J’ai suivi bêtement le système: le congé maternité s’arrête, le congé parental n’est pas une option parce que financièrement on ne s’en sortirait pas .. bref j’ai confié mon nourrisson à des inconnues (qui sont par ailleurs formidables hein) 10h par jour dès ses 3 mois. Mon cœur s’est serré mais j’étais aussi très heureuse de retourner au boulot ! Le tiraillement.

Je sentais bien au fond de moi que quelque chose clochait sérieusement mais je suivais le mouvement en me répétant « on n’a pas le choix, c’est comme ça, il faut bien que je poursuive ma carrière, je n’ai pas fait tout ça pour tout laisser tomber, et puis j’aime mon travail. Il faut bien qu’on rembourse notre emprunt pour l’appart etc. » je me donnais mille excuses pour justifier de laisser mon tout-petit, la chair de ma chair, notre fils chéri, sans sa maman 5 jours par semaine.

Ma façon de compenser a été de poursuivre l’allaitement le plus longtemps possible: je l’allaitais dès que nous étions ensemble et je tirais mon lait au travail pour et le confier à la crèche le lendemain. Ma façon de lui dire que je l’aimais.

Et petit à petit tout cela a fait son chemin, je voyais progressivement l’absurdité de ce système. Un nourrisson a juste BESOIN d’être avec sa maman. Son odeur, ses bras, sa voix, son lait, sa respiration … c’est son unique besoin. Les personnes qui s’occupent de lui (personnel de crèche, nounou etc) auront beau être extra, douces, câlines, attentives etc. Elles ne sont pas une maman. Avoir un bébé pour le confier à d’autres toute la journée n’avait pour moi plus aucun sens.

J’avais toujours eu une vision très négative de la mère au foyer, on ne déconstruit pas une mauvaise image en un clin d’œil, ça prend du temps.

Alors à la naissance de Sassie-Jolie 19 mois plus tard, j’ai changé de boulot. Un travail moins prenant, moins intéressant aussi, plutôt alimentaire, tout près de la maison. Ça me permettait d’aller chaque jour à la crèche l’allaiter pendant ma pause déjeuner, de perdre moins de temps dans les transports et d’être plus présente au foyer, pour ma famille. Un premier pas.

Je commençais à entrevoir également mes propres limites : élever mes enfants correctement ET avoir une activité salariée devenait de plus en plus compliqué, j’étais en retard partout, je m’épuisais et me sentais frustrée de tout faire à moitié, mais je voulais tout faire quand même ! Mon mari a toujours été à mes côtés, compréhensif, il m’a aidé à cheminer, et m’a encouragé dans tous mes choix, quels qu’ils soient. C’est aussi grâce à lui si j’ai pu vivre ce cheminement intérieur.

Et en parallèle nous avons modifié notre mode de vie. Nous avons pris conscience de l’urgence de la situation de notre belle planète, nous avons réduit nos besoins en même temps que nos déchets … petit à petit, un salaire en moins devenait possible.

Alors pendant la grossesse du petit 3ème, je me suis enfin sentie LIBRE. Libre de la pression sociale de la femme qui doit travailler, libre de la nécessité de 2 salaires (merci le zéro déchet et le minimalisme) libre de renoncer pour pouvoir choisir.

Je veux choisir de consacrer quelques années à l’éducation de mes enfants. J’ai quitté mon travail salarié.

Élever nos enfants est passionnant, exigeant, ressourçant, fatiguant, révélateur, drôle, difficile, beau, émouvant, génial, important, prenant, impressionnant.

Élever nos enfants nous demande de réfléchir, d’aller chercher de nouvelles ressources, de nous dépasser, de travailler nos vertus, de faire preuve d’abnégation, de rigueur et de beaucoup d’humour.

Élever nos enfants est finalement le plus grand challenge de toute ma carrière.

10 réponses sur « 💼 élever mes enfants est le plus grand challenge de ma carrière »

Carriériste dans l’âme aussi, des difficultés à accueillir un petit garçon… j’ai fait le même constat que toi face à l’absurdité du système. Il faut dire qu’on m’a simplifié la tâche puisque licenciée économique et c’est en prenant sur moi, en revoyant mes priorités financières, que je me suis lancée à mon compte pour continuer à voir grandir mon petit chat… BRAVO à toi pour l’éducation que tu donnes à tes enfants et pour l’humilité dont tu fais preuve dans ce post ❤

Aimé par 1 personne

Félicitations pour ce parcours qui semble t’avoir libérée. Tes enfants ont de la chance d’avoir une maman qui a su revoir ses priorités pour eux et un papa prêt à accompagner tous ces changements.

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